Comment punir son chien ?



    

     Quand punir son chien ?




La punition doit être utilisée de façon exceptionnelle. Il faut donc être sûr qu’elle en vaille la peine et ne pas être injuste.
Assurez-vous que le comportement anormal du chien est vraiment dû à un écart dans son éducation et non à une cause inhabituelle. Il sera en effet préférable de supprimer la cause que de réprimer à tort. Si par exemple votre chien aboie dans sa niche alors que vous le lui avez formellement interdit, vérifiez que personne n’est en train de l’énerver ou qu’un chat ne se promène pas à proximité. Sinon, la punition sera ressentie comme une injustice.

      Un ordre à sa portée

Faites aussi attention à ce que vous demandez à votre animal. Il est inutile de le punir s’il n’exécute pas un ordre qui est nettement au-dessus de ses moyens, soit parce qu’il est trop jeune, soit parce que cela dépasse ses capacités. Si vous demandez à un Fox-terrier de ne pas aboyer chaque fois que quelqu’un passe devant votre clôture, vous aurez du mal à vous faire respecter, et une éducation par récompense sera mieux adaptée. Il sera préférable de le récompenser quand il se retiendra d’aboyer plutôt que de le gronder dans le cas inverse.

     A-t-il bien compris ?

Assurez-vous que votre chien a bien compris ce que vous lui avez dit. Ne sautez pas sur la première occasion pour le punir. Prenez le temps de répéter ou de « dire » autrement. Il faut toujours punir une même faute : si votre chien vole de la nourriture, ne le grondez pas seulement si c’est du bon bifteck ; le pain rassis compte également ! Il faut punir, avec calme et sérénité, une faute qui en vaut la peine, mais il est préférable de ne pas utiliser ce mode d’éducation.
La punition ne doit jamais être différée par rapport à la bêtise, même de quelques instants. Si l’animal a fait ses besoins dans la maison pendant votre absence, il ne comprendra absolument pas pourquoi vous le grondez à votre retour. Pis : il associera la punition à votre retour.
C’est ainsi que les maîtres pensent que le chien « sait qu’il a mal fait » parce qu’il se cache quand ils reviennent. Le chien a simplement peur du retour de son maître. S’il se trouve qu’en plus il n’a pu se retenir de faire une bêtise, si vous le grondez ainsi « en différé », il se cachera dès votre arrivée, même s’il n’a pas fait de bêtise.

     Comment le maître doit se comporter

Dans la mesure du possible, il faut aussi éviter que ce soit toujours la même personne qui gronde l’animal. Sinon, il n’acceptera plus de signes d’affection de cette personne. Elle représentera pour lui le père Fouettard.
Soyez toujours calme. La nervosité amplifiera la punition à tort. Tout signe de soumission de l’animal doit faire cesser immédiatement la punition. Si votre chien urine par peur ou s’il se couche, ne continuez pas à le gronder. Il a compris.
Ne montrez jamais de remords ; c’est une règle universelle ! Celui qui a puni, mais aussi les autres membres de la famille ne doivent ni « craquer » ni consoler l’animal.


    Comment punir

La punition doit être également quelque chose d’exceptionnel. Enfermer le chien dans votre chambre ou dans sa niche n’est pas significatif s’il peut y aller comme il veut en temps normal. En revanche, le mettre dans le garage où il ne va jamais peut être perçu comme une punition.
Évitez de frapper un chien avec la main : celle-ci doit rester uniquement l’« outil » des caresses. De même, la laisse ne doit servir qu’aux balades. Si vous souhaitez corriger votre animal, utilisez un journal roulé. Mais ne frappez jamais dans le but de faire mal : vous perdriez votre maîtrise et cela peut être dangereux. Faites-lui peur, mais la douleur physique ne donne jamais le moindre résultat.
De plus, il faut que cette punition soit à la portée de tous. Le plus simple est de prendre l’animal par la peau du cou (comme un lapin) mais sans le soulever de terre (appuyez la tête par terre). Il va hurler ; cela ne lui fait pas mal mais sa position ne lui plaît pas du tout ! Ne le relâchez que lorsqu’il ne se débat plus et qu’il se tait.
Se désintéresser complètement de l’animal est aussi ressenti comme une punition. Le chien n’aime pas que son maître ne s’occupe plus de lui.
    Florence Desachy
  • Docteur vétérinaire comportementaliste, enseignante et directrice d'une collection d'ouvrages animaliers

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