La place du chiot dans la famille


                                             chiot place dans famille

    Importance de la hiérarchie

Pendant la période de mise en place de l’ordre hiérarchique, le chiot aura également tendance à essayer de « monter en grade » au sein de sa famille humaine. C’est un comportement tout à fait naturel, qu’il faut cependant se préparer à affronter.
En effet, si le chien est entouré de personnes qui savent se comporter en véritables supérieurs hiérarchiques, il acceptera sans trop de problèmes sa position de subordonné. En revanche, on peut se retrouver confronté à des problèmes si le chien sent qu’il est entouré de personnes trop faibles et permissives, de personnes qu’il effraie ou (pire encore) de personnes qui « ne connaissent pas les règles » de la meute : dans ce cas, si on a affaire à un chien au fort tempérament, il fera tout son possible pour prendre la tête de la famille.

    Tentatives pour s'imposer

Il fera certainement ses premières tentatives encore tout jeune (en grondant si on touche son écuelle ou son os, en refusant de descendre du canapé, et ainsi de suite) : à ce stade, si le maître se montre hésitant, les jeux sont faits en faveur du chiot. Une fois adulte, il mènera tout le monde à la baguette.
Si en revanche les premières tentatives du chiot se heurtent à un refus ferme et cohérent, il acceptera la domination de son maître ; mais il fera sans doute de nouvelles tentatives vers l’âge de cinq mois où, dans la nature, la hiérarchie d’une meute commence en général à se modifier. Il est fondamental que le maître et les autres membres de la famille comprennent alors qu’ils ont affaire à un simple « adolescent qui essaie de faire le malin » et pas à un chien subitement devenu « féroce »… ou pire « devenu fou » d’un seul coup.
Malheureusement, devant un jeune chien qui montre les dents, beaucoup de gens ont tendance à reculer et à renoncer à s’imposer : en langage canin, cela veut dire qu’on accepte la domination du chien, et c’est l’erreur la plus grave qu’un maître puisse commettre.
La période de « l’adolescence rebelle » est l’une des plus délicates, et elle peut faire toute la différence entre un chien sûr et un chien imprévisible. Il faut donc bien comprendre la bonne façon d’agir, qui ne consiste certainement pas à s’engager dans un affrontement physique, dont le chien serait certainement le vainqueur.

    Les clés pour s'imposer

Fort heureusement, les choses ne fonctionnent pas de cette manière dans une meute : pour répondre correctement à une provocation, il suffit d’être ferme et décidé et de ne jamais montrer de peur. Exemple pratique : si le chien gronde contre son maître qui veut le faire descendre d’un fauteuil, celui-ci ne doit pas reculer mais avancer d’un pas et fixer le chien dans les yeux (ce qui est un geste de défi et de domination) en lui imposant d’une voix ferme « descend ! » et en insistant jusqu’à ce qu’il cède.
Si le chien ne veut rien savoir, on le prend par le collier et on le tire vers le sol, sans en venir à un véritable affrontement physique mais en lui montrant que ce n’est pas lui qui décide. En général, une voix ferme, un regard fixe et la position dominante du maître suffisent à ce que le chien comprenne qu’il ne peut pas se permettre certaines choses.
Il faut surtout que le chien « sente » la fermeté de son maître : le ton de la voix doit donc être décidé et calme. Les tons stridents et hystériques, voire pire les hurlements, donnent l’impression au chien qu’on le craint (et c’est en général le cas).
Les punitions physiques ne sont nécessaires que dans les cas extrêmes, mais frapper le chien jusqu’à ce qu’il se plaigne ne sert à rien. Il suffit d’une tape sur le museau ou les fesses pour que la place de chacun dans la meute soit claire. Autre élément important : dès que le chien accepte la domination de son maître, en lui obéissant ou en effectuant les gestes rituels de la soumission (donner la patte, se mettre sur le dos et exposer son ventre), l’incident doit être clos.
Le monde canin ignore les fausses promesses, les rancœurs et les punitions à retardement (que le chien ne peut même pas comprendre). Un épisode de rébellion contre l’autorité se termine au moment précis où chacun des protagonistes accepte son rôle. « Bouder » contre le chien ne servirait qu’à le laisser perplexe et le pousserait plutôt à recommencer que l’inverse.
 
 
 
 
 
   Valérie Rossi
  • Eleveuse renommée qui dresse notamment des chiens d'utilité, et auteur d'ouvrages de référence sur les chiens

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